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The artworks of Sophie Ristelhueber (b. 1941, Paris) are preoccupied with the ambivalence of signs and semantics, as well as the dialectic between reality and the imagination. Employing simple captions or long extracts from classic literature, combined with her own photographs, Ristelhueber creates pieces of nuance and intellectual sublimity.

In Sophie Ristelhueber's large-scale artworks and installations, the photographed landscape appears in fragments: damaged, rent, pockmarked. These traces of history and conflict, which the artist calls 'details of the world', are like scars on a body, and they convey a similar tale of wounds scarcely healed. Ristelhueber has photographed these metaphorical landscapes in war-torn places like Beirut, Kuwait, Bosnia and Iraq since 1982, recording the violence inflicted on the surface of the earth by the machinery of war. Rather than focusing on the geopolitical meaning of a particular conflict, Ristelhueber is engaged with the ambiguities of what she calls the 'terrain of the real and of collective emotions'. In her magisterial triptych Iraq, rows of burnt, decapitated palm trees stand in a blasted-out landscape; they are like, the artist says, 'the remains of a defeated army.' Although the image clearly resonates with the current war in Iraq and ongoing conflicts in the Middle East, Ristelhueber's approach implies that the current situation is part of an unceasing historical cycle of destruction and construction. In her photographs, the surface of the land becomes a kind of palimpsest on which the disfiguring marks of decades of conflict continue to be recorded.

What am I doing on the roof of my car, smashed on the platform from where 'it is sweet to stand and see, from the safe and distant shore, others in distress amidst billows and raging gales; not drawing delight from another's misfortune, but rejoicing over being spared such desperation*'? Doubtless as an artist, I am at war, too - Sophie Ristelhueber (*excerpt from Lucretius, De Rerum Natura, II, 1-4) In her intensely personal yet objectively restrained photographs, Sophie Ristelhueber embraces and records the scars of human existence. 'I have these obsessions that I do not completely understand, with the deep mark, with the ruptured surface, with scars and traces, traces that human beings are leaving on the earth', she says. She transcends the turmoil and specificity of a location and creates art without limits of time and identity through photographs that are haunting, provocative and telling. Ristelhueber's photographs only ever carry evidence of human activity, never images of people themselves: it is through the absence of life that she manages so profoundly to address life's fragile presence.

Sophie Ristelhueber (née en 1949 à Paris) est aujourd'hui l'une des grandes figures de l'art en photographie. Elle poursuit, depuis ses travaux fondateurs sur la ville de Beyrouth détruite par la guerre au début des années 1980, une ouvre exigeante qui éprouve les conditions dans lesquelles le réel se donne à voir. Elle développe une réflexion engagée sur le territoire et son histoire au travers d'une approche singulière du paysage, conçu comme espace porteur de traces d'activité humaine et mémoire des bouleversements majeurs (grandes guerres historiques, conflits récents, guerres civiles, tremblements de terre), interrrogeant, à la façon d'une archéologue, les marques laissées par l'homme en surface et rendant visibles les stigmates de l'histoire. ¦ Implicant un engagement personnel complet et une pratique de terrain, le travail de Ristelhueber emprunte au reportage ses outils (la photographie) et l'un de ses thèmes majeurs (la guerre), mais en les pliant aux procédures de l'art : son ouvre ne se construit pas autour du projet documentaire de représenter, mais à partir du projet esthétique d'interroger la notion de trace, sur les corps et sur les lieux.¦ Attentive au support des photographies, qu'il s'agisse de l'accrochage à l'échelle de la salle de musée ou de la reproduction par le livre, l'artiste recourt aussi à d'autres natures d'images (comme la vidéo) et à des dispositifs d'installation pour construire différentes formes capables de ressaisir la réalité.¦ Sophie Ristelhueber a remporté le Deutsche Börse Photography Prize 2010.

Sophie Ristelhueber décrit le cheminement atypique d'une artiste au destin tardif. Elle évoque ses passions, l'art contemporain, ses finalités et ses enjeux.--[Memento].

Sophie Ristelhueber (née en 1949 à Paris) est aujourd'hui l'une des grandes figures de l'art en photographie. Elle poursuit, depuis ses travaux fondateurs sur la ville de Beyrouth détruite par la guerre au début des années 1980, une ouvre exigeante qui éprouve les conditions dans lesquelles le réel se donne à voir. Elle développe une réflexion engagée sur le territoire et son histoire au travers d'une approche singulière du paysage, conçu comme espace porteur de traces d'activité humaine et mémoire des bouleversements majeurs (grandes guerres historiques, conflits récents, guerres civiles, tremblements de terre), interrrogeant, à la façon d'une archéologue, les marques laissées par l'homme en surface et rendant visibles les stigmates de l'histoire. ¦ Implicant un engagement personnel complet et une pratique de terrain, le travail de Ristelhueber emprunte au reportage ses outils (la photographie) et l'un de ses thèmes majeurs (la guerre), mais en les pliant aux procédures de l'art : son ouvre ne se construit pas autour du projet documentaire de représenter, mais à partir du projet esthétique d'interroger la notion de trace, sur les corps et sur les lieux.¦ Attentive au support des photographies, qu'il s'agisse de l'accrochage à l'échelle de la salle de musée ou de la reproduction par le livre, l'artiste recourt aussi à d'autres natures d'images (comme la vidéo) et à des dispositifs d'installation pour construire différentes formes capables de ressaisir la réalité.¦ Sophie Ristelhueber a remporté le Deutsche Börse Photography Prize 2010.

Ravages de la guerre sur le paysage en Palestine.