Stimulation du noyau subthalamique et dysarthrie parkinsonienne
L'objectif de cette étude est de déterminer l'effet de la stimulation bilatérale du noyau subthalamique (NST) sur la dysarthrie parkinsonienne. Un effet bénéfique sur les paramètres de force des organes articulatoires (lèvre supérieure, lèvre inférieure et langue) a été démontré chez un groupe de 26 patients parkinsoniens: grâce à la stimulation bilatérale du NST, les temps de réaction et de mouvement sont réduits, les précisions d'atteinte du pic et de tenue de force sont améliorées et les forces maximales volontaires sont augmentées. La persistance de cet effet au long cours a également été montré. Les clichés pré- et post-opératoires, obtenus en imagerie par résonance magnétique chez un groupe de 18 patients parkinsoniens stimulés bilatéralement dans le NST, ont permis de clairement attribuer cet effet à la stimulation du NST, et non pas à une plus large région subthalamique. Une troisième étude en tomographie par émission de positons, réalisée chez 10 sujets sains et 10 patients parkinsoniens stimulés ou non dans le NST, a révélé les corrélats entre les activations cérébrales, la production de parole et l'articulation. Chez le sujet sain, la parole est associée à l'activation bilatérale du cortex moteur primaire, de l'aire motrice supplémentaire (AMS), du cortex temporal et du cervelet; l'articulation silencieuse est associée à l'activation bilatérale du cortex moteur primaire et du cervelet. Pour les patients parkinsoniens en OFF stimulation du NST, et pour les mêmes conditions expérimentales, nous avons observé une absence d'activation cérébelleuse, une hyperactivation de l'AMS et une hyperactivation frontale. Il semblerait donc qu'un mécanisme moteur compensateur soit développé pour la production de parole dans la maladie de Parkinson. La stimulation bilatérale du NST en marche, les profils d'activation se rapprochent de ceux obtenus pour les sujets témoins, mais il persiste une activation de l'AMS.