L'insoupçonnée ou presque
Quelle est cette voix des profondeurs intimes dont l'écriture cherche à saisir l'imperceptible genèse, entre nostalgie de l'instant et pulpe de la mémoire, si ce n'est L'insoupçonnée ou presque ? Pour peu que l'on consente à l'écouter, la voix de poésie s'éprouve en nous comme résurgence subreptice. Dans la césure des poèmes, dans les failles de la phrase, dans les interstices des mots, le silence originel palpite pour scander de ses notes échappées l'acte de création qui se risque, entre la page et les yeux, pour faire écho à la tendre vigilance du poème. Dès lors, l'esprit se tisse de mots ressurgis qui font de notre chair invisible une chair textuelle où sculpter, par le regard intérieur et la fragilité du verbe, le sens de cette émergence, véritable rhapsodie intérieure qui chuchote son rythme, sous notre oeil de poésie, dans les replis du livre, pour secouer les limites de la pensée.