Etude des motivations à l'usage des substances addictives
Introduction : Différentes motivations à l'usage de substances se dégagent de la littérature : une dimension positive de recherche d'euphorie et une dimension négative visant un apaisement des affects douloureux. Objectif : Notre objectif était de décrire les différentes motivations à l'usage des substances, puis d'examiner leurs relations avec, d'une part les propriétés pharmacologiques de la substance de choix, d'autre part les carctéristiques individuelles psychopathologiques. Notre travail a porté sur l'étude des motivations à l'usage des benzodiazépines (première étude), et des différentes substances addictives (seconde étude) chez des sujets dépendants, en traitement.Méthode : Les sujets répondaient à un auto-questionnaire évaluant les motivations à l'usage, à des entretiens avec l'Addiction Severity Index (ASI) et avec le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI). Pour le seconde étude, des évaluations psychopathologiques et de personnalité étaient réalisées. Résultats : La première étude sur les benzodiazépines a porté sur un échantillon de 92 sujets, dépendants des opiacés. La situation la plus représentée était l'existence des deux motivations , hédonique et auto-thérapeutique (53 %), suivie d'une motivation auto-thérapeutique exclusive (32 %), et d'une motivation hédonique exclusive (15 %). Les comportements de consommation apparaissaient différents selon la motivation. La seconde étude a porté sur un échantillon de 240 sujets. La motivation hédonique était associée à un choix plus fréquent pour les substances les plus renforçantes (héroïne, cocaïne, tabac). Certains facteurs psychopathologiques étaient associés aux motivations. Discussion : Nos résultats indiquent pour certains sujets la possibilité de percevoir deux dimensions de motivations, et pour d'autres de ne percevoir qu'une dimension exclusive de motivation. Ce phénomène pourrait concerner l'usage de l'ensemble des substances addictives. De plus, notre seconde étude est la première étude qui établit un lien entre les différentes motivations, les propriétés renforçantes des substances d'une part, et les caractéristiques individuelles psychopathologiques d'autre part.