Correspondance d'Italie
Agé de trente et un ans, Gustave Moreau se rend en Italie (1857-1859) malgré ses échecs au Prix de Rome. L'exemple des maîtres anciens et de la Renaissance le taraude : il veut suivre et poursuivre une certaine idée de la création avec l'impérieux sentiment qu'il est nécessaire de renouveler l'art de son époque. Dans ses lettres, l'artiste partage les découvertes géographiques et artistiques, ainsi que les préoccupations quotidiennes ; et l'affectueuse autorité paternelle jouxte la fine tendresse maternelle. Cette correspondance n'est pas un journal de voyage, mais une conversation décalée par la distance. C'est, au jour le jour, l'expression indicible d'attentes, d'espoirs, de doutes et d'affections. Gustave Moreau, les parents et les amis Berchère, Bonnat, Degas et Fromentin... nous convient à un voyage en France et en Italie à une époque où les échos tumultueux de l'histoire se font entendre, mais pendant laquelle l'on s'efforce de vivre pleinement. Chacun, pour reprendre les mots de Moreau, cherche à " gravir la montagne escarpée " du bonheur, et vivre la plénitude et la part d'éternité que représente l'art.