L'apport de l'ablation laser couplée à l'ICP-MS à la caractérisation des verres
L'étude des données bibliographiques disponibles au sujet du verre archéologique dans l'Océan Indien montre que ce matériau y est très mal connu. Les études typologiques peinent à répondre aux questions de provenance et de diffusion qui se posent, et peu de travaux de caractérisation élémentaire ont été entrepris. L'analyse multi-élémentaire du verre archéologique doit permettre d'accéder aux teneurs en éléments majeurs, mineurs et traces de ce matériau. Une contrainte spécifique au matériel archéologique doit être prise en compte : elle impose aux techniques d'analyse d'être autant que possible, non destructives. Le verre, dans l'Océan Indien, est recueilli sous forme de petites perles, souvent monochromes, parfois polychromes. Son étude nécessite donc : - une technique d'analyse permettant l'étude de minuscules objets sans causer leur destruction, - et de réaliser des analyses ponctuelles, afin d'étudier séparément les différents éléments colorés des perles polychromes. L'analyse par ICP-MS, couplée à l'ablation laser répond aux exigences qu'implique l'étude du verre archéologique et plus particulièrement du verre recueilli dans l'Océan Indien. L'étude, à l'aide de cette technique, de 550 échantillons de verre recueillis en Afghanistan, au Pakistan, dans le sud de l'Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, en Malaisie, en Indonésie au Cambodge et au Vietnam, a permis de distinguer la présence de neuf types de verre. Certains ont été identifiés comme des verres d'importation, alors que des productions locales ont été mises en évidence. Le dosage des éléments-traces s'est révélé nécessaire pour différencier deux types de verre de compositions voisines en éléments majeurs et mineurs. L'utilité des éléments-traces apparaît également pour caractériser les sources de matières colorantes.