De l'anonymat à la valorisation des langues indigènes
Cette recherche a été développée au sein de la communauté linguistique tolpan dans la Montagne de la fleur au Honduras. Son but est décrire leur situation sociolinguistique et se demander si elle réunit des éléments de menace, voire de danger pour la langue tol, ou au contraire de vitalité pour l'avenir. La mise en place d'un dispositif de recherche, par entretiens et observations empiriques nous a conduit aux résultats suivants : il s'agit d'une langue qui vit encore, son mécanisme de transmission est générationnel, les représentations des locuteurs sont positives sur leur langue, elle est perçue comme un des traits représentatifs de leur culture, elle même organisée autour d'un imaginaire collectif bien vivace. Nonobstant, nous avons mis au jour certains éléments qui semblent ne pas favoriser cette langue: l'envahissement de l'espace linguistique par l'espagnol langue officielle, le comportement non verbal qui paradoxalement semble nier le discours de fierté des Tolpans, les échanges asymétriques de communication, entre autres. Ce panorama évoque une situation diglossique où la langue tol est la langue dominée et l'espagnol la langue dominante.Donc, le tol, langue locale hondurienne fortement menacée malgré certains indices qui comptent en sa faveur. Des mesures urgentes seraient à prendre pour sa vitalisation: la scolarisation en langue tol, sa reconnaissance par un statut d'officialité et l'intégration de sa communauté tolpan comme égale aux autres Honduriens en termes sociaux, politiques, économiques et surtout culturels. Ce travail n'aurait pas pu être réalisé sans la collaboration des médiateurs tolpans, ou l'aide des amis qui partagent la passion pour les langues.