VICES OU VERTUS ?
Longtemps la distinction entre le bien et le mal, les vertus et les vices, s'est présentée comme absolue, tranchée par la volonté de Dieu, l'ordre de la Nature, le cours de l'Histoire ou encore l'essence de l'Homme. Aujourd'hui, le désenchantement du monde, l'évolution des techno-sciences, la libéralisation des mœurs et les horreurs historiques du dernier siècle semblent avoir irrésistiblement brouillé les notions mêmes du bien et du mal, la frontière entre elles devenant toute relative jusqu'au fond des consciences auxquelles on intime maintenant de « ne surtout pas juger ». Il est donc urgent de penser à nouveaux frais « les vices et les vertus », dans leur distinction et leur articulation, si l'on veut échapper aux violences de la décivilisation collective et de la démoralisation personnelle.