La chèvre noire
La chevre noire, c'est l'animal du sacrifice. Au point de depart, le roman familial, l'approche de la mere. Francois Rannou compose son travail comme une suite, avec la liberte du jazz, mais une musique atonale, avec l'exces du cri, la remanence des phrases orales, la violence qu'est toute enfance, et le decor du monde qui lui sert d'echappee, le rock contre l'eau de Javel. Alors cette tension de la forme pour approcher plus pres les corps, dans le fracs d'images minuscules qui sont celles de l'enfance. Poesie par le lyrisme, prose et roman par la dechirure, et la facon dont reviennent les histoires, la voix d'auteur qui s'y mele par l'audio, les prenoms, les guerres, les voyages, la facon dont peu a peu se dessine a meme le texte sa prise d'ecriture... C'est cette violence et cette nettete des images qui resteraient a la fin, prises dans la scansion de la voix, et qui se feraient l'heritage commun. Reste cette figure en avant du texte, l'animal qu'on sacrifie, dit Francois Rannou, pour -faire remonter du vent aveugle la parole qui libere-."