L'autonomie régionale ethnique en République populaire de Chine
La recherche de l’État de droit dans le cadre de l’État-nation donne une importance capitale aux droits individuels. Les idées de liberté, de lutte contre l’autoritarisme, du respect des droits de l’homme et du citoyen formatent ainsi profondément le droit public. Mais elles affectent aussi le droit des minorités dans le champ politique et juridique. Pour approfondir la notion de minorité, cette thèse analyse les rapports entre « la communauté et la société étatisée ». En premier lieu, la communauté minoritaire constitue un véritable défi pour la conception libérale abstraite de l’individu mais plus généralement pour le modèle de société de l’État moderne. À partir des minorités chinoises, la thèse souligne comment l’identité minoritaire est une création dans et par l’État moderne. En second lieu, la thèse analyse comment la communauté est dénaturée par l’économie de marché moderne : les individus appartenant aux minorités adoptent des comportements qui mettent en question leur propre identité culturelle et leur droit communautaire. Le système communautaire de valeurs éthiques et morales, doit ainsi se plier aux exigences de l’individualisme. Dans le cadre de la Constitution chinoise, la thèse analyse d’abord le principe générateur des droits des minorités, elle aborde ensuite la légitimité, la délimitation et la construction de l’institution d’autonomie régionale ethnique de la Chine.