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Carl Schmitt veröffentlichte einen Großteil seiner wichtigen Werke im Verlag Duncker & Humblot. Im Zuge der engen Zusammenarbeit mit dem damaligen Verlagsleiter Ludwig Feuchtwanger entwickelte sich ein reger intellektueller, anspielungsreicher Austausch auf Augenhöhe zwischen Autor und Verleger. Ludwig Feuchtwanger, ein heute nahezu vergessener Intellektueller der jüdischen Renaissance nach dem Ersten Weltkrieg, vermochte es, auf Schmitts Interessen einzugehen und diese z.T. zu lenken. Dieser nun erstmals edierte Briefwechsel (1918-1935) zeichnet ein Bild zweier Gelehrter in der Weimarer Republik, veranschaulicht u.a. auch die materielle Lage eines wissenschaftlichen Autors und gibt Einblick in den damaligen Buchmarkt. Daneben finden sich Bausteine zur Biographie Carl Schmitts und Ludwig Feuchtwangers sowie ihren intellektuellen Netzwerken. Der Briefwechsel dokumentiert zugleich aber auch das Scheitern einer Freundschaft.

In this, his most influential work, legal theorist and political philosopher Carl Schmitt argues that liberalism’s basis in individual rights cannot provide a reasonable justification for sacrificing oneself for the state—a critique as cogent today as when it first appeared. George Schwab’s introduction to his translation of the 1932 German edition highlights Schmitt’s intellectual journey through the turbulent period of German history leading to the Hitlerian one-party state. In addition to analysis by Leo Strauss and a foreword by Tracy B. Strong placing Schmitt’s work into contemporary context, this expanded edition also includes a translation of Schmitt’s 1929 lecture “The Age of Neutralizations and Depoliticizations,” which the author himself added to the 1932 edition of the book. An essential update on a modern classic, The Concept of the Political, Expanded Edition belongs on the bookshelf of anyone interested in political theory or philosophy.

Carl Schmitt war ein Mann des polemischen Traktats, der Streitschrift, des Pamphlets. Zu seiner eigentlichen literarischen Form fand er in dem, was die Franzosen einen brûlot nennen: ein entflammbarer Text, ein Boot mit hochentzündlicher Fracht, dazu bestimmt, das Schiff des Gegners in Brand zu setzen. Ein solcher brûlot ist die Schrift über die »Tyrannei der Werte«. Der Titel enthält bereits die ganze These. Werte können dem Gemeinwesen und seinem Recht keinen festen Grund bieten, sie verschärfen vielmehr dessen Probleme. Gerade wenn man von ihnen erwartet, sie sollen Gemeinsamkeit stiften, wirken sie zerstörerisch. [...] Der jungen Bundesrepublik, in der man sich nach der tiefen Verunsicherung durch Nationalsozialismus und Krieg gern und viel auf Werte berief, liest Carl Schmitt auf diese Weise die Leviten. So scheinbar klar seine zentrale These daherkommt, so rasch drängen sich dem Leser freilich grundsätzliche Fragen auf. Auf welcher Ebene bewegt sich Schmitts Argumentation eigentlich? Geht es um politische Philosophie, um allgemeine Ethik oder um Verfassungsrecht und Verfassungsgerichtsbarkeit? Schmitt selbst gibt einen Hinweis, wenn er »Überlegungen eines Juristen zur Wert-Philosophie« ankündigt. [...] Sein Text wählt von vornherein eine schwierige Zwischenlage zwischen Philosophie und Jurisprudenz. Der Autor will Philosophen und Juristen etwas sagen, geht damit freilich auch das Risiko ein, beide zu enttäuschen.Aus dem Nachwort von Christoph Schönberger

En dépit de ses engagements politiques, dont sa réputation a porté le poids, Carl Schmitt apparaît aujourd'hui comme une des figures majeures de la pensée politique du XXe siècle, dont l'influence souterraine s'est exercée en profondeur, en particulier sur la réflexion constitutionnelle. Dans sa théorie, la théologie politique est une pièce essentielle pour l'interprétation de la nature du politique : " Presque tous les concepts prégnants de la théorie moderne de l'Etat sont des concepts théologiques sécularisés. " Le Dieu tout-puissant est devenu le législateur omnipotent ; la " situation exceptionnelle " a finalement pour le droit la même signification que le miracle. De ce vaste transfert, le grand juriste et philosophe souligne les implications et les conséquences pour l'évolution des sociétés modernes. Sous ce titre, sont réunis deux essais écrits à près de cinquante ans d'intervalle, 1922 et 1969. Le premier contient, entre autres, le chapitre sur la souveraineté, dont la première phrase - " Est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle " - est devenue célèbre. Le second est une réponse aux critiques de toute théologie politique inspirée du christianisme, critiques développées en 1935 par le théologien Erik Peterson et reçues depuis lors comme un dogme.

Au moment où, en France, les traductions de Carl Schmitt se multiplient, la présente traduction dans la collection " Léviathan " de la Théorie de la Constitution (1928) peut être considérée comme un événement. Grâce à elle, le lecteur francophone aura enfin accès à ce chef-d'œuvre de la littérature constitutionnelle et politique de notre siècle et à l'un des rares ouvrages systématiques de cet auteur. Un grand universitaire - un juriste-savant comme l'on dit en Allemagne - au sommet de son art malgré son jeune âge (40 ans), entreprend de donner sa propre description des régimes politiques occidentaux saisis au miroir de la République de Weimar. Le juriste se sentira en terre d'élection lorsqu'il lira les développements sur les notions de Constitution, de pouvoir constituant - les plus abstraits - ou sur les techniques constitutionnelles libérales et démocratiques. Il pourra enfin découvrir avec Schmitt l'un des plus grands juristes-théoriciens de son temps. Toutefois, le public concerné par cet ouvrage déborde, et de loin, celui des juristes. Rassemblant son vaste savoir sur la philosophie politique, le droit et l'histoire constitutionnelle, Carl Schmitt a écrit ici un ouvrage inclassable qui s'adresse à tous ceux qui s'intéressent à l'Etat moderne. Dans Théorie de la Constitution, l'originalité et la profondeur de sa pensée s'allient avec bonheur à une érudition vivante et à une remarquable capacité de systématisation. Après avoir défendu la validité d'une notion politique de la Constitution et polémiqué avec son grand adversaire - le viennois Hans Kelsen, promoteur du normativisme - Schmitt entreprend d'analyser l'Etat de droit libéral-bourgeois en le décomposant en deux éléments antithétiques - libéraux (les droits de l'homme, la séparation des pouvoirs) et politiques (la représentation et l'identité). L'ouvrage s'achève sur une théorie de la Fédération d'une surprenante actualité au regard de la construction européenne. La visée polémique des propos juridiques de l'auteur ne fait guère de doute. Schmitt, en tant que théoricien " constitutionnel " de la raison d'Etat, subvertit la construction juridique libérale de l'Etat et de la constitution en proposant une théorie de l'Etat issue d'une lecture autoritaire d'Hegel. En mettant à jour les points obscurs et les limites de la démocratie libérale, son ouvrage peut paradoxalement conduire à une plus grande intelligence de ce régime. Plutôt que de lire son œuvre de façon apologétique, il vaut mieux la recevoir comme un défi intellectuel d'envergure que n'hésiteront pas à relever, sans mépris ni anathème, tous ceux qui examinent les problèmes les plus épineux de la démocratie et du libéralisme. Penseur " dérangeant ", Schmitt appartient bien à la lignée de Machiavel et de Hobbes. Olivier Beaud