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Une série de livres pour faire aimer l'art du XXe siècle aux enfants. Chaque tableau ou chaque sculpture, choisi dans les collections du Musée national d'art moderne, se révèle au fil des pages à travers le déroulement des images, des questions, des surprises graphiques, des jeux. Ce jour de lenteur s'ouvre sur un immense paysage, déployé sur quatre pages. Des ombres noires s'y profilent, révélant la présence d'étranges formes colorées. S'agit-il d'extraterrestres, de machines de guerre ou de vaisseaux fantômes ? L'auteur suggère, questionne, sans rien affirmer. Mais Tanguy lui-même avait-il la réponse ? A travers d'astucieux cadrages, le tableau est ici mis en scène, révélant un univers de faux-semblants et de vies secrètes.

" La conviction du jamais vu "... C'est ainsi que Max Ernst, reprenant Rimbaud, qualifia un jour la peinture d'Yves Tanguy. Elle fait écho au sentiment de certitude du " déjà vu ", l'insistance de la répétition, le retour de l'étrangement inquiétant (Freud). Entre le poète qui " dit tout de même les choses avant les autres " (Lacan) et le lecteur, s'interpose l'œil du peintre. Qui mieux qu'Yves Tanguy, dont la peinture met le regard au cœur du désir, pourrait nous insuffler ce rêve qui nous féconde ? Celui d'un inconscient qui subvertit le monde, qui détecte sa part de folie, qui crée et défait les objets comme s'ils étaient des mots de rêves. C'est ce que l'écriture psychanalytique de Josick Mingam s'emploie à nous rendre par la mise en lumière d'un parcours labyrinthique qui, chez Yves Tanguy, abolirait l'espace et éterniserait le temps. En quête d'un lien immémorial avec un objet qui se dérobe, celui qui regarde se trouve suspendu à l'indéterminé.