L'Épouvante
L'Épouvante est un roman de Maurice Level paru en 1908.Résumé : Un jeune journaliste parisien découvre, par hasard, trois assasins après leur forfait et, par déduction, le lieu du crime. A la vue de la victime et de son environnement, il décide de falsifier les preuves laissées par les meurtriers et d'en créer de nouvelles qui lui permettraient de réaliser un scoop... Mal lui en prend car il va vivre... l'Épouvante! Un soir qu'il sort d'un dîner, boulevard Lannes à Paris, un jeune journaliste parisien découvre, par hasard, trois assassins après leur forfait. Par déduction, il découvre le lieu du crime. A la vue de la victime et de son environnement, il décide de falsifier les preuves laissées par les meurtriers et d'en créer de nouvelles qui lui permettraient de réaliser un scoop... Mal lui en prend car il va vivre... l'Épouvante ! qui le mènera à l'échafaud.Extrait : Onésime Coche jeta un long regard autour de lui, s'assura que les rideaux des fenêtres étaient bien fermés, prêta l'oreille afin d'être certain que nul ne viendrait le déranger dans sa besogne, puis, rassuré, il enleva son pardessus, le déposa sur une chaise avec sa canne et son chapeau, et réfléchit.Il s'agissait maintenant de créer de toutes pièces la mise en scène du Crime d'Onésime Coche, et pour ce, tout d'abord, il fallait faire disparaître tout ce qui pouvait mettre sur la trace des vrais coupables.Le cadavre découvert, ce qui, dans cette pièce, retenait d'abord l'attention, c'étaient les trois verres oubliés sur la table. En omettant de les faire disparaître, les assassins avaient commis une faute grave. Leur négligence suffisait à donner à la justice un renseignement précieux. Un homme seul passe inaperçu là où trois hommes se font arrêter. Il lava donc les trois verres, les essuya, et avisant un placard ouvert où d'autres verres étaient rangés, les remit à leur place. Ensuite il prit la bouteille entamée, éteignit l'électricité afin qu'aucun de ses gestes ne pût être vu du dehors, tira les rideaux, ouvrit la fenêtre, les volets, et la lança de toutes ses forces. Il la vit tournoyer en l'air et retomber de l'autre côté de la chaussée. Le bruit du verre brisé éveilla pendant une seconde le silence. Il se rejeta en arrière, et se mordit les lèvres :-- Si quelqu'un avait entendu ?... Si l'on venait ?... Si l'on me trouvait là, dans cette chambre ?...La peur qu'il éprouva n'avait rien de comparable à toutes celles qu'il avait connues jusqu'alors. Rapide, incisive, elle le clouait sur place, arrêtant sa respiration. Il eut, en moins d'une seconde, très chaud et très froid... Il fouilla la nuit, guetta le silence... Rien. Alors, il referma les voleta, la fenêtre, tira les rideaux, revint à tâtons jusqu'au commutateur, et donna de la lumière.Biographie : Maurice Level, né en 1875 à Paris et décédé en 1926, est un écrivain, journaliste et dramaturge français.Cousin de Marcel Schwob, il fait des études de médecine, mais préfère devenir journaliste au Figaro, à la Vie parisienne et au Matin.Il épouse Jeanne Maréteux (soeur de la comédienne Gabrielle Rosny) le 3 février 1917. Son beau-père Édouard Mareteux, artiste dramatique et peintre, a fait un portrait de Maurice Level.Bien qu'il aborde pendant sa carrière à peu près tous les genres littéraires en vogue, il se spécialise dans le roman policier, le fantastique et la littérature d'épouvante. Il donne des romans, dont les plus connus sont Lady Harrington et La Cité des voleurs, et de très nombreux contes et nouvelles, parus notamment dans Je sais tout, qui sont souvent adaptés en leur temps au Grand Guignol.Dans son « premier grand roman policier L'Épouvante (1908), il adopte un ton résolument moderne : le journaliste Onésime Coche, par goût du risque et par plaisir intellectuel, endosse la paternité d'un crime crapuleux, avec le risque de devenir la victime de son propre stratagème »