Julio Villani
L'oeuvre de Julio Villani doit autant au glaneur qu'à l'ange, à la trouvaille qu'à la poésie. Il serait hasardeux de vouloir l'étiqueter. Tout au plus peut-on lui trouver d'heureuses parentés : Duchamp et l'Oulipo, Calder et Torres-Garcia, le mouvement moderniste brésilien Anthropophage bras dessus, bras dessous avec la revue dadaïste Cannibale. L'humour est, chez Villani, une manière de donner du sens au monde. La forme adopte, dans son travail, de surprenants dédoublements émanant d'un esprit ludique en renouvellement permanent. Rien n'arrête la verve linguistique et la veine imaginative de l'artiste. Par des décalages ironiques, ayant la tendresse pour complice, il jongle avec spontanéité, sans artifice ni contrainte, avec les idées autant qu'avec les matériaux, les références à l'histoire de l'art ou les objets.