La Bastille est prise

Supposons la Bastille prise en d'autres temps, cinquante ans, vingt ans plus tôt : elle n'eût été qu'une émeute du désespoir, de la colère ou de la peur.En juillet 1789, le soulèvement d'un faubourg de Paris contre une prison mal gardée provoque la chute d'un régime séculaire : le fait divers acquiert immédiatement le caractère et la force d'un symbole et se hisse à la hauteur d'un événement dont le monde retentit.Remontant à la mort de Louis XIV, Guy Chaussinand-Nogaret nous fait saisir la crise d'identité qui frappe la société française pendant tout le XVIIIe siècle. Un siècle de réflexions, de contestations, d'audaces intellectuelles et de défis contre des institutions qui n'apparaissent bientôt plus que comme des obstacles à l'épanouissement d'un organisme en pleine croissance.Suivant pas à pas cette crise qui corrode le régime, jusqu'à l'insurrection qui marque un point d'orgue dans cette irrésistible poussée, l'auteur montre combien la Prise de la Bastille résume toute la Révolution française dont elle fut en quelque sorte la répétition générale.